Le mythe de Sisyphe

Réticent à l’égard d’une pensée qui se tiendrait trop éloignée de l’expérience, il propose une « philosophie sensible » – l’expression est de lui – dans laquelle la réflexion prend appui sur l’expérience vécue.

Chez Albert Camus, le moment arrive immanquablement où la pensée débouche sur l’action : « mais il s’agit uniquement d’une façon de penser, maintenant il s’agit de vivre ». Dans un second temps, nous explorerons avec lui trois figures qui permettront de donner chair à notre réflexion : l’acteur, l’homme engagé et l’artiste – singulièrement, l’écrivain.
Au terme de sa quête, l’oeuvre propose ce qu’il convient d’appeler une morale de la quantité : « Si je me persuade que cette vie n’a d’autre face que celle de l’absurde, si j’éprouve que tout son équilibre tient à cette perpétuelle opposition entre ma révolte et l’obscurité où elle se débat, si j’admets que ma liberté n’a de sens que par rapport à un destin limité dans le temps par la mort, alors je dois dire que ce qui compte n’est pas de vivre le mieux, mais de vivre le plus. » C’est ce mouvement de la pensée, qui conduit du sentiment de l’absurdité de la condition humaine à la passion d’exister, que nous avons souhaité donner à entendre.

C’est la première fois que le Mythe de Sisyphe d’Albert Camus, contemporain de L’Etranger et faisant partie du même cycle de l’absurde, est porté au théâtre. Dans l’adaptation que nous proposons, chaque pensée, chaque phrase, chaque mot, est tiré de l’oeuvre originelle.

La presse en parle

Sacré défi que s’est lancé Pierre Martot : incarner le texte sur les planches. Entendons-nous bien, il ne s’agit pas d’une lecture mais d’une véritable interprétation. Autant le dire tout de suite : c’est une grande réussite. L’acteur porte magistralement les paroles d’Albert Camus. – Mohammed Aïssaoui, Le Figaro

Sous les lumières superbement ciselées, dans l’espace dont le magnifique dépouillement incite à la méditation, Pierre Martot, d’une sombre élégance, fait entendre une oeuvre clé du philosophe et dramaturge engagé. – Fabienne Pascaud, Télérama